La fin des règles

Mon espace caché pour penser, au calme. Une newsletter chaque week-end (ou presque:)

image_author_Aude_Hayot
Par Aude Hayot
19 avr. · 3 mn à lire
Partager cet article :

la santé mentale des enfants

quand nos enfants ne vont pas bien, comment faire face ?

Bonjour à tous et bienvenue aux nouveaux abonnés ❤

On parle énormément de santé mentale ces derniers temps. Le mot burn out remplit Linkedin. Lauren Bastide la Queen des podcasts féministes vient de lancer Folie douce, un podcast sur la santé mentale.

Bref

Ce dont on commence tout juste à parler c’est de la santé mentale des enfants. Depuis un an j’ai eu trois occasions de parler avec des parents qui faisaient face à la phobie scolaire de leur enfant, alors que je n’en avais jamais entendu parler avant.

Des parents comme moi, plus âgés ou plus jeunes. Des enfants déscolarisés auxquels ces parents perdus ont décidé de ne plus mettre aucune pression.

Quand je dis aucune, je vous donne un exemple. C’est un garçon de 18 ans. Je retrouve ses parents qui sont mes amis pour une soirée, on est en vacances. On dîne, puis on se balade. Lui a un téléphone dans les mains et un casque sur les oreilles. A part pendant le temps du repas, ce garçon n’a pas levé les yeux de son écran.

Mais ce qui m’a marqué c’est que mes amis ne lui ont fait aucun reproche. Pas même en non verbal.

Dans leur monde étrange, la situation était parfaitement acceptable. Et avec le recul ce que j’ai trouvé super c’est qu’ils ne s’étaient pas excusés du comportement de leur fils.

Non, ils le soutenaient totalement.

Quand je dis excuser je parle des petites phrases qu’on adresse à ses enfants devant des invités comme je ne sais pas “tiens-toi droit” ou “sers ton invité d’abord” par exemple. Des phrases qui n’ont pas trop d’importance mais qui font quand même sentir à nos invités que l’on se soucie d’eux, qu’on veut leur faire honneur.

J’ai reçu cette semaine dans le podcast une femme qui vit une expérience similaire avec sa fille. Marjorie raconte que face au burn out de sa fille qui a aujourd’hui 22 ans, elle a tout fait pour la soigner l’emmenant de psychiatre en hyptoniseur ou énergéticien.

Rien n’y faisait. Jusqu’à ce qu’au bout de 5 ans un psy lui dise : “vous faites plus de mal que de bien” et Marjorie commente “ là c’est votre monde qui s’effondre. Et il faut lâcher. Il faut lâcher parce que vous n’êtes pas responsable de votre enfant. Vous êtes responsable. Vous devez l’amener le plus loin possible. Mais après, c’est sa vie en fait. Et le “c’est sa vie”, mon Dieu ça c’est super dur à intégrer”

La réponse pour Marjorie, cela a été de se réaliser elle. Elle a pris un coach de vie. Et elle raconte ce que lui a dit sa fille il y a 15 jours “tu sais maman, là je ne suis pas prête à me soigner, mais par contre, de te voir faire le coaching là à ton âge. En fait je sais qu’un jour je le ferai.”

Soulagement de Marjorie. Un étau qui lâche d’un coup même si rien n’a changé au quotidien.

Donc tout ça me fait penser que la seule chose qui compte, ce sont les choses que l’on fait, en tant qu’adulte, pas en tant que parent. Pour soi.

J’ai souvent cette discussion avec ma belle-soeur, que je pourrais caricaturer comme ça : Est-ce qu’il vaut mieux être à la sortie de l’école ou entrain de donner une conférence sur un autre continent ?

Et maintenant place aux épisodes :

Marjorie Leblanc Charpentier - “Je me suis posée la question de vivre sans sexualité”

Cet épisode avec Marjorie m’a énormément apporté. Aujourd’hui si je devais recommander à une nouvelle auditrice de découvrir le podcast, je commencerais certainement par lui faire écouter celui-là.

(Mais attention les trois épisodes dont je vous parle cette semaine sont des pépites.)

D’abord pour le passage sur la sexualité où comment la ménopause l’a faite passer de normalement envie à plus envie du tout. A tel point qu’elle exprime avoir envisagé de vivre sans sexualité. Et comment avec son mari, elle a géré la situation.

Voici ce qu’elle dit : “A un moment on s’est fâchés parce qu’il m’a poussée à prendre le traitement pour ça [comprendre leur vie sexuelle] et je lui ai dit : “moi je ne vais pas bousiller mon corps pour ça”

Il y a deux choses là-dedans. D’abord une image irrationnelle des hormones qu’elle considère comme capables de “bousiller” son corps. Marjorie raconte d’ailleurs à un autre moment dans l’épisode qu’elle l’a pris durant quelques jours et… a développé un eczema ! Ce n’était pas la pompe à oestrogènes qui était en cause mais sa peur maladive du traitement.

Au passage, digression, j’ai découvert que la Vitamine D n’est rien d’autre qu’une hormone. Mais comme on lui a choisi le doux nom de Vitamine tout le monde adore en prendre.

Et puis il y a aussi le travail qu’elle a accompli sur elle-même qui lui a permis de reprendre une sexualité avec son mari et qui a permis d’éteindre la dispute.

Ensuite Marjorie explique comment elle a pris l’habitude d’aller puiser dans les émotions provoquées par la période des règles pour prendre les décisions qui allaient changer sa vie. Changer de métier ou de mari.

Ce passage a fait réagir une amie qui m’a dit exactement l’inverse : elle ne prend jamais de décision durant cette période car elle sait qu’elle voit tout en noir alors qu’il n’y a pas lieu. Donc elle laisse passer les nuages.

Moi je n’ai pas une variation d’humeur telle que je puisse le ressentir dans ma prise de décision et ça m’intéresserait d’avoir vos retours là-dessus.

La vignette pour cet épisode avec MarjorieLa vignette pour cet épisode avec Marjorie

Laurence Rossignol, Sénatrice - “Moi j’ai une vie parlementaire, c’est focus uterus”

Elle m’a reçue dans son bureau au Sénat à 48 heures du vote qui allait permettre d’inscrire l’IVG dans la constitution. Autant dire que le moment était mal choisi et que son attention au sujet de la ménopause était très limité. J’ai pourtant réussi à sortir un excellent épisode, dans lequel elle parle très cash.

Elle revient sur les débats autour de l’arrêt menstruel qui n’ont pas abouti.

Florence Hendel - “La péridurale nous a privée de notre puissance”

J’ai adoré entendre Florence raconter comment elle s’était connectée à sa puissance lors des accouchements sans péridurale. Clairement ce n’est pas quelque chose que j’ai vécu du tout.

Effectivement, j’ai eu le sentiment en l’écoutant d’être passée à côté de quelque chose. Il faut dire que le premier a été déclenché au Syntocinon suite à une légère rupture de la poche des eaux.

Le Syntocinon c’est de l’ocytocine, l’hormone qui provoque les contractions de l’uterus. Ces contractions artificielles font un mal de chien à tel point que j’en ai vomi. (Une fois marquée par cette première expérience, je ne me suis pas imaginée que les contractions pouvaient être après tout supportables, et donc j’ai eu 3 enfants = 3 péri)

Et suite à cela j’ai échangé avec une doula qui estimait que 90 % des femmes n’avaient pas besoin de péridurale.

D’ailleurs au passage je suis en pleine lecture du bestseller d’une sage femme anglaise qui retrace l’histoire de l’utérus. Et elle dénonce le fait que le Syntocinon est aujourd’hui souvent donné au-delà des doses recommandées par le fabricant et un peu trop facilement.

Mais cet épisode avec Florence c’est bien plus que cela, c’est l’histoire de son exploration perpétuelle de la femme sauvage en elle.

Meri d’avoir pris le temps de me lire. Un mot ou une réaction de votre part me fera extrêmement plaisir. Si vous pensez que cette lettre peut intéresser une personne de votre entourage, s’il vous plait, partagez-là !

Love